Animer un échauffement gardien de but au Handball peut être difficile. On peut être très satisfait de notre préparation de séance, et la démarrer sur le terrain avec confiance, mais certains points nous échappent, et génèrent de la frustration quand l’échauffement gardien se termine. Cet article vise à mettre en avant certaines difficultés que l’on peut vivre, certains pièges dans lesquels on peut tomber, et à présenter quelques astuces pouvant être des solutions face à ces obstacles.
Nous parlons d’échauffement gardien de but ; pas d’échauffement joueurs de champ. Cela signifie que le focus doit être orienté sur les gardiens de but plus que sur les joueurs de champ, mais que les exercices proposés doivent quand même être utiles aux joueurs de champ. Et pourtant… au lieu de nous occuper des gardiens de but pendant ce moment de la séance, on se retrouve souvent à nous adresser presqu’exclusivement aux joueurs de champ. Pourquoi ? Parce qu’ils sont plus nombreux et qu’ils peuvent avoir du mal à se mettre rapidement en place, et/ou parce qu’on ne sait pas quoi dire au gardien de but. Par conséquent, on peut être un entraîneur sourd et aveugle (qui n’écoute jamais ou ne regarde jamais, consciemment ou non, ce que fait le gardien), ou un entraîneur observateur (qui se limite à constater les arrêts ou les buts encaissés), plutôt qu’un entraîneur moniteur (qui intervient auprès et pour le gardien).
Comment passer du statut d’entraîneur aveugle à celui d’entraîneur observateur et à celui d’entraîneur moniteur ?
Un entraîneur qui se rend compte qu’il est trop souvent absorbé par l’activité de ses joueurs de champ que par celle de son gardien de but peut déléguer l’animation de la situation à un joueur leader, qu’il peut estimer plus mature, plus concentré, plus sérieux, plus investi que les autres. Celui-ci peut être chargé de donner du rythme aux départs des actions, de veiller que les rotations attaquant/défenseur sont bien réalisées, ou que les règles sont respectées. Cela permettrait à l’entraîneur de prendre du recul sur sa séance et de se focaliser sur l’activité des gardiens. D’entraîneur aveugle, il pourrait ainsi se transformer en entraîneur observateur. Pour devenir entraîneur moniteur, il pourrait se placer derrière le but, près de son gardien, et lui donner 1 ou 2 points de concentration (« Concentre-toi uniquement sur ça et ça, le reste on s’en fiche »), et le faire s’interroger de temps en temps en lui demandant pourquoi il a fait telle ou telle action (sans qu’il y ait d’intention de jugement « c’est bon / mauvais »), et en lui donnant des éléments au cas où il s’égare (dans son analyse de la motricité de l’adversaire par exemple) pour qu’il retrouve de bons rails.