© Gérald Boulangé – OKIN Photos
Les grilles d’observations qui vont être décrites ci-dessous ont pour but d’observer plusieurs éléments, dans des situations diverses de handball, et combinent deux objectifs principaux. Elles permettent d’avoir un regard critique de l’action propre du gardien de but en défense, de son efficience et son efficacité, et également de porter un autre regard, davantage centré sur les joueurs adverses et leurs possibles préférences de tir. Une même grille d’observation peut donc être le support d’un travail à court, moyen ou long terme à l’entraînement pour améliorer le jeu du gardien de but, et peut aussi être un outil tactique permettant au gardien de s’adapter en cours de match aux attaques adverses.
1) Grille d’observation 1
La grille ci-dessous est simple et les données sont clairement visibles. Le dessin d’un but est attribué pour chaque période de quinze minutes (ou plus, ou moins selon les règlements et la clarté voulue pour le document). Le but est divisé en neuf parties ; trois colonnes verticales et trois lignes horizontales. Est inscrit en rouge, à l’endroit de l’impact du tir, le numéro du joueur qui a marqué un but. En vert figure le numéro du joueur qui a échoué au tir, et en bleu le numéro du joueur qui a tiré hors du cadre. A côté du tableau est dressée une liste des numéros des joueurs adverses et des postes qu’ils occupent sur le terrain.
Ce que l’on peut sortir comme informations grâce à cette première grille, ce sont les statistiques du gardien de but (nombre d’arrêts réalisés divisés par le nombre d’arrêts plus le nombre de tirs encaissés, le tout multiplié par cent), les préférences de tir de certains joueurs bien que cela ne soit pas très fiable car décontextualisé, ainsi que les secteurs du but où le gardien est faible ou fort. On est donc essentiellement dans une logique d’évaluation de l’efficacité du gardien de but.
Si elle est simple à construire et à comprendre, cette grille n’est pas très précise ni pertinente pour connaître l’efficience du gardien de but car l’endroit exact d’où le joueur tire n’est pas visible.
2) Grille d’observation 2
La construction de la grille en elle-même ne change presque pas. On retrouve le but divisé en neuf parties, mais on ajoute la zone et les neuf mètres qu’on divise en cinq secteurs de jeu. Par soucis de clarté, il est intéressant de dessiner le but dans un grand format car le remplissage de cette grille vise à tracer les trajectoires exactes des tirs des joueuses, partant d’une position particulière sur le terrain jusqu’à l’endroit de l’impact du tir (voire illustration).
Toujours du même principe, sont inscrites en rouge les trajectoires des tirs qui ont mené à un but, en vert celles parées par le gardien, et en bleu celles qui sortent du cadre. Le numéro du tireur est en revanche inscrit à l’endroit même du déclenchement de son tir, c’est-à-dire dans un des secteurs de jeu dessiné, en tenant compte de la profondeur (plus ou moins proche de la zone/des 9m). S’il y a beaucoup de tirs lors du match, il vaut mieux remplir une grille toutes les dix minutes ; sa lecture en sera plus claire.
On observe donc l’efficience du gardien de but plutôt que son efficacité car on situe chaque tir dans un contexte plus précis que lorsque l’on utilise le premier type de grille. Avec cela, on peut cerner les domaines où le gardien doit davantage travailler à l’entraînement (tirs de loin, de près, croisés, décroisés, etc..), mais on peut également faire ses statistiques, et déterminer plus précisément les préférences de tir des joueuses adverses… Cette grille est la plus précise et la plus riche, mais elle n’est pas à utiliser en priorité si on souhaite juste connaître les statistiques du gardien de but ; la première est plus simple à réaliser, plus lisible.