Blessure et réathlétisation du gardien de but de Handball

Trop souvent, un gardien blessé reste chez lui plutôt qu’à l’entraînement. C’est bien dommage car le temps nécessaire pour qu’il récupère ce qu’il a pu perdre (musculairement par exemple), va lui faire perdre d’autres capacités (informationnelles essentiellement). Effectivement certaines études scientifiques ont montré que lorsque le sportif est arrêté pour blessure, sa capacité à prendre des informations, au sens large (sur son corps ou dans l’environnement) diminue ; il « oublie » (Jean, 1995).

Ce n’est pas exclusif aux arrêts pour blessure. Pour tout le monde, après l’été par exemple, « la reprise est difficile », « c’est la galère », « j’ai perdu mes repères ». Idem après une grossesse. Ces situations peuvent être difficiles à vivre et requièrent en quelque sorte une réathlétisation. Mais de quoi s’agit-il plus précisément ? Selon Mikaël Berthommier, préparateur physique, « il n’existe pas de définition officielle. On peut dire que c’est une rééducation au sport. Elle vise à entraîner individuellement le sportif qui a subi les effets du désentraînement suite à une pathologie. Le but est de le rendre apte physiquement et mentalement pour un retour à la compétition. » (site internet).

1) Concrètement, on peut faire quoi ?

  • Le gardien de but est blessé au coude ou à l’épaule (tendinite) : En phase de douleur aigüe, on travaille les membres inférieurs et le bras valide. Ce n’est pas parce qu’il a un coude immobilisé, ou restreint dans sa mobilité qu’il ne peut pas courir, faire du renforcement des abdominaux ou des membres inférieurs. Il peut aussi prendre du recul sur le jeu pour l’analyser (derrière le but pour avoir le point de vue du gardien, et derrière les tireurs pour avoir le leur). En fin de blessure (douleurs moindres), on peut solliciter progressivement l’articulation concernée, retravailler la réactivité (attraper une balle de tennis peut être plus difficile qu’il n’y paraît!), sans mettre de contrainte de force ou de puissance. Ceci est possible quand il n’y a plus du tout de douleurs. La vidéo ci-dessous présente un exercice que l’on peut faire pour éviter les blessures des coudes.
  • Le gardien est blessé au genou ou à la cheville (entorse) : Les principes sont les mêmes. On écoute et respecte la douleur, on fait travailler les membres valides, et on en profite pour analyser le jeu. Atteint à un membre inférieur, il peut très bien faire des passes sans solliciter son articulation au repos, faire des abdos, analyser des situations, l’activité de son binôme, etc… La vidéo ci-dessous présente une série d’exercices que l’on peut faire tant pour prévenir les blessures des membres inférieurs telles que des entorses du genou ou de la cheville, que pour réactiver les tendons et muscles sollicités par les mouvements de ces articulations en fin de période de repos.

Voici une vidéo qui illustre ce qu’on peut faire 3 mois après une blessure à l’épaule, tant pour les membres supérieurs qu’inférieurs.

2) Le rôle de l’entraîneur

  • L’entraîneur doit expliquer au gardien tout l’intérêt qu’il a de venir aux séances pour effectuer ce type de travail, même si c’est moins stimulant que ce que ses coéquipiers feront.
  • Il doit aussi faire l’effort de préparer des exercices spécifiques pour le concerné, avec des évolutions, pour qu’il puisse agir avec une certaine autonomie.
  • Enfin, il doit être attentif à l’évolution du rétablissement de son gardien et en tenir compte en séance. Autrement dit, il doit être impliqué dans son suivi médical.

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Référence scientifique : Jean (Julie). – Gymnastique et pratique mentale : quelle place pour le psychologue ?, mémoire de DESS Psychologie et sport, université de Montpellier I et III, 1995.

Cet article est une ébauche. d’autres éléments viendront compléter et illustrer les propos énoncés.

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