Tirs de pivot : quand monter et à quel niveau ? (partie 2)

On observe souvent chez les jeunes gardien(ne)s de but de Handball qu’ils sont en difficulté dans leurs duels avec les pivots. Ils sont souvent en position très basse, presque sur la ligne de but, ou légèrement avancés. Dans une première partie nous avons plutôt discuté du timing auquel monter sur le tireur. Dans cette partie, moins longue, nous discuterons plutôt du niveau auquel monter (plus ou moins proche du tireur).

Avant de demander aux gardiens de but de monter sur le tireur, ou de ponctuer chaque situation de “Monte!”, il faut lui faire prendre conscience de l’intérêt qu’il peut avoir à monter. Une fois que le gardien de but commence à intégrer cet intérêt et à jouer en profondeur, le rôle de l’entraîneur est de s’assurer qu’il ne se transforme pas en un zébulon stéréotypé.

Monter permet de restreindre la surface du but que le tireur pourrait atteindre (= fermer l’angle de tir). C’est le postulat de base, que chaque entraîneur connaît et transmet à ses gardien(ne)s de but. Monter permet de fermer l’angle du tir, mais si le tireur voit le gardien de but monter sur lui, ou s’il sait qu’il monte systématiquement dès que le pivot a la balle, le tireur pourra marquer avec facilité grâce un tir lobé. Aussi, c’est la capacité du tireur à prendre l’information sur ce que fait le gardien de but qui détermine si le gardien a intérêt ou pas à engager un duel plus ou moins proche du tireur (= estimation de la dangerosité de la situation).

On peut donner quelques repères au gardien de but pour l’aider à estimer la dangerosité de ces situations de duel, à partir des questions suivantes :

  1. Le tireur est-il un peu gêné par la défense ? assez gêné par la défense ? très gêné par la défense ?
  2. Le tireur doit-il se retourner pour accéder au but et aura-t-il le temps de voir le gardien de but pendant qu’il se retourne pour tirer ou qu’il tire ?

Plus le tireur est gêné par la défense, plus il sera occupé à sortir de l’entrave des défenseurs, moins il pourra observer ce que le gardien fait, et plus il fera un tir simple (trajectoire tendue, impact à la hauteur de sa main, du côté de son bras tireur ou de son impulsion s’il est embarqué par sa vitesse). .Ces éléments permettent donc au gardien de but de savoir si le tireur pourra modifier son tir au cas où le gardien de but monte, et de savoir s’il peut surprendre le tireur ou pas. On voit parfois, chez les séniors, des gardiens de but qui montent extrêmement haut et qui parviennent à effectuer un contre, comme un contre défensif qui peut être fait par un défenseur sur un tir de loin. C’est rare, mais ça arrive, et ça surprend le tireur (ex : première vidéo à partir de la 35ème seconde et 2ème vidéo premier duel)

Pour conclure, si le gardien de but décide de monter, cela doit être pour surprendre le tireur en réduisant son angle de tir ou pour le provoquer (chercher le lob). Cela suppose donc que le gardien de but ait un esprit joueur, provocateur, qu’il n’ait peur ni du choc avec le ballon ni de prendre des initiatives, et que ces qualités soient naturelles parce que l’entraîneur pourra extrêmement difficilement provoquer ce déclic…